Quand et comment basculeront les 60 hypermarchés Cora en Carrefour ?

LSA s’est procuré le détail du passage des 60 hypermarchés Cora en Carrefour, un rapprochement validé par l’Autorité de la concurrence début juillet. Cela se fera sous forme de trois vagues, du 7 octobre au 17 novembre prochain. Découvrez en exclusivité la carte et les dates de ces transferts.

Après le passage de plus de 300 magasins Casino sous enseigne Intermarché et Auchan qui aura duré presque un an, entre l’automne dernier et octobre prochain, voici venu le tour de Cora. Soixante magasins exactement sont appelés à adopter la bannière Carrefour, plus d’un an après le rachat du groupe Louis Delhaize (Cora et Match) par Carrefour. Massy, Arcueil, Ermont, Garges-lès-Gonesse ou Creil en Ile-de-France, mais aussi Nancy Houdemont, Lunéville et Toul dans la région Lorraine-Sud, selon la nomenclature propre à Cora, afficheront le logo bleu blanc rouge entre le 7 et le 20 octobre, date de la première vague concernée, au total 19 magasins.

Six semaines pour transformer 60 magasins

Selon nos informations, cette première vague sera suivie de deux autres, portant sur 20, puis 21 magasins. La deuxième devrait se dérouler entre le 21 octobre et le 3 novembre et la dernière entre le 4 et le 17 novembre. « Tout doit être prêt avant la Saint-Nicolas », avait prévenu Alexandre Bompard, PDG de Carrefour, lors de sa conférence de presse le 1er juillet dernier. Une fête importante dans les deux régions où se concentrent les hypermarchés Cora, comme le montre la carte réalisée par LSA, à savoir l’est et le nord de la France. Dès le 7 octobre (un lundi), 14 hypermarchés situés en Lorraine basculeront sous l’enseigne Carrefour et 5 en région parisienne, dont un situé tout près du siège, à Massy (Essonne). Ce sera plus facile pour les équipes d’aller vérifier si l’implantation des produits à marque Carrefour, prévue dès septembre selon les premières informations données aux syndicats lors d’un CSEC (comité social et économique central) qui s’est tenu le 8 juillet, se déroule bien, ainsi que la baisse des prix de 10% sur 3000 produits enclenchée à partir d’octobre. A court terme, ce sont 1500 références de marques de distributeurs qui seront installées, puis 7000 à terme.

En six semaines donc, Carrefour passera sous son enseigne 60 magasins par vagues de deux semaines chacune et intègrera près de 17000 salariés (dont 14700 pour les magasins). Le deuxième distributeur français utilise peu ou prou la même méthode que ses concurrents Intermarché et Auchan qui ont changé entre le 15 mai et le 15 juillet plus de 300 magasins, une dernière salve de 60 étant prévue mi-octobre pour Intermarché. Soit une méthode sous forme de vagues de magasins, soigneusement choisis dans chacune des régions de France, qui nécessitera une enveloppe globale de 100 millions d’euros (dont 80 pour les hypermarchés). Sur les 60 hypermarchés Cora, 15 feront l’objet de travaux plus conséquents, dont ceux de Strasbourg, Nancy, Massy, Blois, Caen…Et 45 auront droit à un simple changement de signalétique.

Si la rentabilité de Cora n’est pas aussi dégradée que celle des magasins Casino cédés à Intermarché et à Auchan, elle n’est pas des meilleures non plus. En 2023, l’excédent brut d’exploitation (EBE) de Cora France a diminué de 5%, à 124,3 millions d’euros, pour un chiffre d’affaires hors taxes de 3,8 milliards d’euros, en baisse de 3%. En trois ans, l’EBE a chuté de 19%. « Les hypermarchés Cora affichent un chiffre d’affaires par mètre linéaire de 2500 euros quand Carrefour est à 3500 euros », affirme l’une des personnes présentes à la réunion du 8 juillet. Attention, il s’agit bien ici de chiffres au mètre linéaire et pas au mètre carré comme il est de coutume de comparer habituellement (Cora est à 7000 euros sur ce ratio, contre 9500 pour Carrefour ne CA TTC avec essence, source top 100 de LSA). Des ratios que Carrefour va s’employer à améliorer, faute de quoi les hypermarchés Cora déficitaires pourraient passer en location-gérance dans un deuxième temps. Pour l’heure, ce scénario n’est pas du tout envisagé par la direction. De leur côté, les syndicats ont jusqu’au 8 août pour donner leur avis sur ce plan de transformation.

 

Source : LSA.

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