⚠️ Une situation critique pour quatre hypermarchés bretons
Quatre hypermarchés Carrefour exploités en location-gérance en Bretagne — Rennes Alma, Plouzané, Saint-Renan et Grâces (Guingamp) — ont été placés en redressement judiciaire le 1er décembre 2025.
Près de 650 salariés sont concernés.
Plusieurs employés affirment ne pas avoir reçu leur salaire de novembre, créant une situation de détresse immédiate pour nombre d’entre eux.

L’enseigne du magasin Carrefour Alma à Rennes Le plus grand de Bretagne, qui emploie 220 salariés.
🏛️ Décision du tribunal : six mois d’observation
Le tribunal de commerce de Rennes a ouvert une période d’observation de six mois, renouvelable.
Un administrateur judiciaire est chargé d’étudier trois pistes :
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âś” un plan de continuation,
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âś” une cession,
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âś” ou, en dernier recours, une liquidation judiciaire.
Pendant cette période, l’avenir des magasins reste suspendu aux analyses économiques et aux capacités financières des exploitants.
👥 Salariés non payés : une alerte sociale majeure
Dans certains magasins, notamment Rennes Alma, des salariés ont constaté :
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des virements retardés,
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des salaires non versés,
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une absence de visibilité sur le paiement des mois à venir.
Les syndicats locaux ont saisi les instances compétentes pour déclencher, si nécessaire, la procédure AGS permettant la garantie des salaires.
🧠Contexte national : la location-gérance sous les projecteurs
Ces difficultés en série interviennent alors que Carrefour poursuit, à l’échelle nationale, le déploiement massif de la location-gérance.
Ce dispositif permet :
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au groupe de conserver l’enseigne,
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tout en transférant l’exploitation et les risques économiques à un locataire-gérant indépendant.
Plus de 300 magasins ont déjà été externalisés ces dernières années, suscitant des critiques croissantes dans la presse et au sein des organisations syndicales.
⚙️ Quand la vitrine craque : les limites du modèle
Carrefour vante la location-gérance comme un modèle :
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« plus agile »,
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« plus proche du terrain »,
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« capable de redresser les magasins en difficulté ».
Mais les faits en Bretagne racontent une autre histoire :
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exploitants fragilisés,
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difficultés de trésorerie,
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salaires versés en retard ou pas du tout,
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incertitudes massives pour les salariés,
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risques réels de fermeture ou de reprise chaotique.
La situation de ces quatre magasins démontre que la location-gérance ne garantit ni la pérennité de l’activité, ni la sécurité sociale et financière des salariés.
📌 Ce que la CFTC Cora & Carrefour demande
🔹 1. Paiement immédiat des salaires et activation rapide de l’AGS
Les salariés ne doivent jamais être les victimes des erreurs de gestion d’un exploitant.
🔹 2. Transparence complète sur la situation financière des sociétés gérantes
Les équipes ont droit à des informations claires et fiables.
🔹 3. Protection renforcée des droits des salariés en cas de transfert
Préservation des acquis sociaux, maintien des avantages, et garanties sur les conditions de travail.
🔹 4. Réouverture d’un dialogue national sur le modèle de la location-gérance
La situation bretonne montre que ce dispositif doit être encadré, réinterrogé et corrigé.
🧿 Conclusion : derrière le logo, il y a des vies
La Bretagne offre aujourd’hui un exemple concret et alarmant : un magasin peut rester « Carrefour » en façade tout en laissant derrière la vitre des salariés impayés, inquiets, et un territoire fragilisé.
La CFTC Cora & Carrefour continue d’exiger :
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du respect,
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de la protection,
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et de la responsabilité.
Parce qu’un modèle économique ne vaut que s’il protège celles et ceux qui le font vivre.