Grande distribution de trusts chez les Bouriez
Philippe Bouriez, fondateur de l’enseigne Cora et, jusqu’à son décès en mars 2014, président d’honneur du groupe Louis Delhaize, est présent en Belgique, en France, au Luxembourg et en Hongrie via ses enseignes Louis Dellhaize mais aussi Cora, Match, Truffaut et Deli.
Le recours aux trusts par Philippe Bouriez, fondateur de Cora, s’est fait dans le cadre de sa succession.
Héritière d’une branche de la famille belge Delhaize, qui en développant le système de succursales reliées à un entrepôt central de marchandises a implanté en Belgique la grande distribution, la famille Bouriez – française, celle-ci – est classée par le magazine Challenge 110e fortune de France (https://www.challenges.fr/classements/fortune/pierre-bouriez-et-francois[1]bouriez-ainsi-que-leur-famille_98). Avec un patrimoine frôlant le milliard d’euros. Elle est à la tête du groupe franco-belge de distribution Louis Delhaize, qui n’a rien à voir avec Delhaize Le Lion. A l’origine de l’immixtion de cette famille lorraine dans un dossier sur les trusts, Philippe Bouriez, fondateur de l’enseigne Cora et, jusqu’à son décès en mars 2014, président d’honneur du groupe Louis Delhaize. Un groupe qui malgré son expansion internationale (https://louisdelhaize.be/qui-sommes-nous/notre[1]histoire/) – il est présent en Belgique, en France, au Luxembourg et en Hongrie via ses enseignes Louis Dellhaize mais aussi Cora, Match, Truffaut et Deli notamment – a maintenu son siège à Charleroi (https://louisdelhaize.be/mentions-legales/). H 07/01/2022 14:46 Grande distribution de trusts chez les Bouriez – Le Soir https://www.lesoir.be/398831/article/2021-10-06/grande-distribution-de-trusts-chez-les-bouriez 2/4
En immatriculant fin 2011 le Phoenix Trust en Nouvelle-Zélande, Philippe Bouriez avait pour ambition, ressort-il de nos documents, de « préserver et améliorer les actifs [de cette fiducie] pour sa succession. » L’enjeu est de taille puisque fin 2013, ces actifs sont, selon des documents extraits des Pandora Papers, quasiment de 165 millions d’euros. Il s’agit pour l’essentiel des parts détenues par le président d’honneur de Louis Delhaize dans la société néerlandaise NMKW, laquelle détient notamment la société de droit français Galimmo.
(https://www.galimmo[1]sca.com/wp-content/uploads/2019/03/Galimmo-SCA-Document-de[1]r%C3%A9f%C3%A9rence-2018.pdf), dédiée à la gestion des galeries commerciales Cora (https://www.galimmo-sca.com/).
Différends familiaux
Lorsque Philippe Bouriez, âgé de 80 ans, décède à Genève au mois de mars 2014, laissant les rênes de l’entreprise à ses fils Pierre et François, vient le temps d’organiser la succession et de régler le sort du trust néo-zélandais. Avec pour conséquence qu’un des autres membres de la famille se sent lésé dans la répartition de cet héritage et entame des procédures en Suisse, bloquant de ce fait la liquidation de la succession. D’autant plus ennuyeux que le trust, s’il déborde de parts dans des entreprises, contient peu de liquidités : comment dès lors celui qui se sent lésé, alors âgé de 20 ans et inscrit dans une prestigieuse école suisse, pourra-t-il poursuivre sa scolarité ? Dans l’urgence, en janvier 2016, le gestionnaire du trust décide, ressort-il de brouillons de conventions que Le Soir a consultés, de prêter un million d’euros au jeune homme, à charge pour ce dernier de s’acquitter de sa dette avant fin 2025. Puis, quelques mois plus tard, semble-t-il, un second prêt, cette fois de 850.000 euros. On ne sait avec certitude comment le conflit entre Aspen (la société chargée de gérer le fonds) d’une part, les héritiers d’autre part, s’est conclu mais un brouillon de convention daté de 2016 prévoit le versement de 75 millions d’euros à celui qui se sentait préjudicié. A la condition, notamment, qu’il renonce aux actions en justice qu’il avait entamées. Le Soir a tenté par plusieurs moyens et à de nombreuses reprises de contacter les membres de la famille Bouriez ainsi que l’un des avocats qui est intervenu dans la résolution du conflit mais aucun n’a jamais donné suite.
À lire aussi Pandora Papers: tous les articles sur cette nouvelle fuite historique (https://plus.lesoir.be/339206/sections/pandora-papers) 07/01/2022 14:46 Grande distribution de trusts chez les Bouriez – Le Soir https://www.lesoir.be/398831/article/2021-10-06/grande-distribution-de-trusts-chez-les-bouriez 3/4
Les Pandora Papers, en 3 points
Les « Pandora Papers », c’est…
1. la plus vaste enquête journalistique jamais réalisée, pilotée par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) et 150 autres médias partenaires, dont Le Soir, Knack et De Tijd pour la Belgique. Au total, 617 journalistes ont uni leurs forces, dans 117 pays et territoires, pour publier le résultat de leurs trouvailles de concert, dès ce 3 octobre 2021. Le Consortium international des journalistes d’investigation (https://www.icij.org/)
2. la plus massive fuite de documents financiers à laquelle l’ICIJ a été confronté. Elle permet de lever une nouvelle partie du mystère entourant le très discret « business » des sociétés offshore. Le volume des fichiers obtenus frôle les 3.000 giga-octets, pour un total de plus de 11,9 millions de documents, dont les plus récents datent de 2020. Ces données sont issues de 14 cabinets spécialisés dans la création de sociétés écrans, établis au Panama, aux îles Vierges britanniques, aux Seychelles, à Chypre, au Belize, à Hong Kong et à Dubaï. Pour mémoire, les Panama Papers, également révélés par l’ICIJ en 2016, ne concernaient qu’un seul cabinet de ce type : Mossack Fonseca.
3. l’identification de plus de 29.000 bénéficiaires de sociétés offshore aux quatre coins du monde, soit plus du double que lors des Panama Papers. Parmi eux, 35 chefs d’Etat, 133 milliardaires, des stars du ballon rond et du show-biz, et une série d’inconnus. Chez nous, Le Soir, Knack et De Tijd ont pu identifier 1.217 Belges (de nationalité ou résidents) liés à des sociétés écrans.
À lire aussi Pandora Papers: tous nos articles (https://www.lesoir.be/339206/sections/nouvelle-enquete-fiscale)
Source : Lesoir.be