Négociations entre distributeurs et industriels : le prix des produits alimentaires va augmenter de l’ordre de 3%

Ces négociations commerciales doivent permettre aux agriculteurs de vivre de leur travail, aux industriels de continuer à produire et investir, le tout sans malmener le budget des ménages.

Le prix des produits alimentaires payés aux industriels va augmenter de l’ordre de 3% en France en 2022, la hausse exacte n’étant pas encore connue, après des négociations annuelles difficiles avec les distributeurs, a annoncé jeudi 3 mars le gouvernement. Il s’agit d’une première augmentation depuis 2014, après huit ans de déflation (0,1% en 2021, 0,3% en 2020).

Ces tractations entre industriels et distributeurs, qui fixent pour l’année le prix des produits commercialisés, se sont pour certaines achevées tôt mercredi matin, avec un taux de signature dépassant les 80% dans la plupart des enseignes, au lendemain de la clôture. Des blocages subsistent toutefois au niveau de deux grands distributeurs, que le gouvernement n’a pas souhaité nommer. L’équilibre de ces négociations commerciales est délicat : il doit permettre aux agriculteurs de vivre de leur travail, aux industriels de continuer à produire et investir, le tout sans malmener le budget des ménages.

Le ministère de l’Agriculture a salué un “effet Egalim 2” sur les négociations de cette année, en référence au texte de loi adapté de justesse fin 2021 pour rétribuer correctement les producteurs face aux hausses des coûts agricoles, et corriger ainsi le manque d’efficacité de la loi Egalim 1. “Sans Egalim 2, ce serait un désastre au moment où on se parle”, a estimé mardi le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie.

Alors que la principale organisation de l’agroalimentaire, lAnia, avait réclamé une hausse des prix de vente d’environ 6% pour répercuter l’inflation qui pèse sur les matières premières agricoles et les coûts industriels (énergie, emballages, transport), le médiateur des relations commerciales agricoles a pour sa part été saisi d’une soixantaine de dossiers d’entreprises n’étant pas parvenues à un accord, un nombre un peu plus élevé que l’an passé.

En cas de rupture de contrat avec un fournisseur, “j’invite les directeurs généraux des enseignes de la grande distribution à faire connaître leur position sur les prix à appliquer en 2022”, indique-t-il à l’AFP. Il craint en effet que les enseignes maintiennent les mêmes prix qu’en 2021 pendant une période de préavis qui peut durer jusqu’à 12 mois, une attitude “déloyale” par rapport à celles qui ont signé des accords.

Alors que l’accélération de l’inflation va encore s’aggraver suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, qui a fait s’envoler les cours mondiaux des céréales et oléagineux à des niveaux historiquement élevés, les deux pays représentant à eux 30% du commerce mondial du blé, Jean-Philippe André, président de l’Ania, a indiqué mercredi sur BFM Business qu’il anticipait “un deuxième choc de hausse de coûts” et que la hausse de ces matières premières “sera répercutée dans les prix”. “Inévitablement, on va être impactés comme les autres pays européens par la crise ukrainienne“, a-t-il insisté.

 

Source : Orange avec Media Services, publié le jeudi 03 mars 2022

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