“On s’est senti abandonnés” par Carrefour !

“On s’est senti lâchement abandonnés,

lance Bernadette (prénom d’emprunt). Salariée d’un Carrefour du Grand Ouest passé en location-gérance en 2022.

C’est un non-respect de tout ce qu’on a donné à Carrefour !

Plusieurs Carrefour ont ou vont être basculés en location-gérance et franchise !

Nous reprochons au groupe de grande distribution une politique d’externalisation de son activité, passant par le basculement de magasins auparavant en succursales (son modèle historique) vers de la franchise ou de la location-gérance, souligne le texte que Ouest-France a pu consulter.

Il s’agirait d’une “restructuration déguisée” visant à contourner “la législation sociale en matière notamment de plan de sauvegarde de l’emploi”.

“Le choix de la location-gérance, c’est le choix d’éviter la fermeture d’hypermarchés en difficulté” justifie la communication de Carrefour.

“Il faut que ça s’arrête”, il s’agit d’une stratégie de contournement de la législation en matière de représentation des salariés et de partage de la valeur. Les salariés sont privés de l’intéressement et de la participation versés à leurs collègues du groupe Carrefour.

Ceux du Carrefour d’Hérouville-Saint-Clair, près de Caen (Calvados) ont appris fin 2022 qu’ils basculeraient en location-gérance. Si les acquis sociaux des salariés ont été maintenus depuis le changement de direction en juin 2023 via un accord passé avec le groupe Carrefour, ce sera terminé dès le premier septembre 2024. Des négociations avec la direction sont en cours. A Nantes, l’hypermarché de Beaulieu est passé sous la gérance d’un directeur depuis presque un an. Une ancienne caissière, partie depuis peu, raconte que les nouveaux embauchés ne bénéficient pas forcément des mêmes avantages que leurs anciens collègues. “Le treizième mois est maintenu mais la prime de vacances 〈…〉 a été supprimée, tout comme la sixième semaine de repos compensateur”, énumère cette ex-employée. Au total, on estime la perte moyenne de salaire à 2 360 € par an. Carrefour met pourtant en avant “un accompagnement sociale exemplaire”.

“Quand je vois le nombre de magasins qui vont passer en location-gérance, je me dis qu’il faut que ça s’arrête” confie Bernadette.

C’est aussi ce que nous voulons !

 

Source : Ouest-France du 14 mars 2024.

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