Licenciée pour son refus de travailler le dimanche : « Comme si j’étais un pion », dit Chrystèle

À Saint-Jouan-des-Guérets près de Saint-Malo, deux salariés de l’hypermarché Cora, viennent d’être licenciés pour « insubordination » car ils ont refusé de travailler un dimanche. L’un des deux envisage d’attaquer son employeur devant le conseil de prud’hommes.

Le dimanche 17 mars, Chrystèle LORANT, salariée depuis dix-huit ans au sein de l’hypermarché Cora, à Saint-Jouan-des-Guérets, près de Saint-Malo, ne s’est pas rendue sur son lieu de travail. La salariée avait prévenu sa direction, quelques jours auparavant, par courrier. « J’ai précisé à mon chef de service que je ne souhaitais pas travailler le dimanche, car c’est un jour de famille. On a le droit à la vie privée ! On voulait m’imposer des dimanches, mais je n’ai pas donné mon accord, je n’ai pas signé d’avenant », explique Chrystèle LORANT, confirmant une information révélée par Europe 1 ce mardi.

Depuis mars 2018, l’hypermarché Cora de Saint-Jouan-des-Guérets a décidé d’ouvrir ses portes le dimanche. La décision avait provoqué un tollé parmi les 230 salariés.

 

« C’est comme si j’étais un jeton »

« Dans son contrat de travail, il est stipulé qu’elle doit travailler cinq jours par semaine. Il n’est pas précisé qu’elle doit travailler le dimanche », explique François MACQUAIRE, défenseur syndical à la CFTC. D’après la salariée, un autre employé serait concerné par un licenciement similaire. Mais, selon nos informations, ce dernier ne contesterait pas cette décision de la direction.

Face à ce refus de travailler, la décision de la direction est tombée fin avril : Christelle est licenciée pour « insubordination, faute grave et abandon de poste ». Une injustice pour elle. « C’est comme si j’étais un jeton, c’est une honte. 18 ans de travail pour finir comme ça ! », s’insurge la salariée.

Les prud’hommes saisis ?

Mais ils ne comptent pas en rester là. « Nous avons envoyé une lettre recommandée à la direction, dans laquelle on demande un arrangement à l’amiable », précise François Macquaire. Si l’employeur ne donne pas suite à cette demande, le syndicaliste et la salariée envisagent de saisir le conseil de prud’hommes. « On va demander une reconnaissance de licenciement sans cause réelle et sérieuse et mettre en avant son droit de refuser de travailler le dimanche. »

Selon le droit du travail, seuls les salariés volontaires ayant donné leur accord par écrit à leur employeur peuvent travailler le dimanche. « Cela se fait sur la base du volontariat, explique Me Aurélie Arnaud, avocate spécialiste en droit du travail. Pour elle, la décision de Cora est contestable. « Si c’est imposé, c’est un abus de pouvoir de la direction. »

Source : Ouest-France

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