L’annonce est tombée à la suite du conseil d’entreprise extraordinaire, organisé ce mardi matin par la direction de CORA, un conseil annoncé hier en fin de journée. Les 7 magasins vont fermer. L’intention de l’enseigne est un licenciement collectif pour le personnel des magasins et un arrêt de l’activité pour début 2026.
La Direction se voit contrainte d’annoncer son intention d’arrêter l’activité de ses 7 hypermarchés et de ses services support, début 2026.
Cette mauvaise nouvelle était dans l’air depuis quelques années, avec l’essoufflement du modèle des hypermarchés. L’enseigne, propriété du groupe Louis Delhaize, connaissait des difficultés financières et avait déjà connu plusieurs restructurations ces dernières années.
Cora en Belgique, c’est 1800 travailleurs, répartis dans 7 magasins (La Louvière, Hornu, Chatelineau, Rocourt, Woluwe, Anderlecht, Messancy), les galeries marchandes autour des magasins, ainsi qu’un dépôt d’approvisionnement des magasins, installé à Heppignies.
“Malgré tous les efforts consentis par les équipes et les actions menées pour redresser la situation, les résultats s’avèrent très insuffisants dans un contexte de crise majeure du secteur de la distribution en Belgique”, indique la direction de CORA dans un communiqué.
La direction de l’enseigne explique aussi avoir exploré toutes les pistes de cession à un autre acteur de la grande distribution, mais sans succès.
Cora : sept hypermarchés en Belgique
Début 2026, l’enseigne Cora cessera l’activité de ses sept hypermarchés, situés en Région bruxelloise et en Wallonie. 1.779 emplois sont menacés.
Les galeries commerciales cédées
Les magasins vont fermer. Les galeries commerciales, elles, sont revendues. Elles seront cédées à Mitiska REM, un groupe européen d’investissement immobilier, “qui en rachètera les actifs immobiliers. Ce projet vise à rénover les espaces actuellement occupés par Cora et à les subdiviser en unités plus petites afin de les louer“, indique CORA.
Le pari est audacieux car les grands magasins ont toujours été les moteurs de ces galeries commerciales.
Des familles complètes de travailleurs
“Les travailleurs demeurent sous le choc d’autant qu’ils avaient fait de nombreux efforts durant 3 plans de redressement préalables. La direction a d’ailleurs reconnu qu’ils n’avaient pas démérité. La direction n’a pas pu s’adapter aux nouveaux enjeux du commerce.”, indique la CNE dans un communiqué publié à l’issue du conseil d’entreprise.
Les gens sont restés scotchés. Il y a eu des pleurs. Et là, ils se sont relevés et sont partis travailler.
“Le personnel devrait avoir un préavis légal”, espère Patrick Masson, premier secrétaire au Setca, qui redoute une catastrophe sociale et familiale. Les modalités de licenciements des travailleurs ne sont pas encore connues.
“A Liège, indique Patrick Masson, il y a 17 familles qui travaillent dans le magasin. Epoux, épouse, parfois les enfants, qui travaillent depuis des années. Et beaucoup de travailleurs sont vingt ans, parfois trente ans d’ancienneté, ce ne sera pas facile de retrouver du boulot.”
La CGSLB a déploré “l’incertitude pesante, aggravée par le manque de communication de la direction“, dans laquelle se trouvait le personnel de Cora depuis plusieurs mois.
“Les gens sont restés scotchés, témoigne une déléguée liégeoise. Il y a eu des pleurs. Et là, ils se sont relevés et sont partis travailler. Et jouer le jeu jusqu’au bout. Que voulez-vous qu’on fasse …”.
A La Louvière et à Chatelineau, le personnel a débrayé et fermé le magasin. Les autres magasins sont restés ouverts.
Au moment de l’annonce, les magasins étaient ouverts. La plupart des clients ce matin ont appris la nouvelle en faisant leurs courses. “C’est choquant pour les travailleurs, indique une dame, émue, à la sortie du magasin de Rocourt. Licencier 2000 personnes, c’est pas correct.” “C’est désolant pour les travailleurs, commente un autre client, et aussi pour toute la région. Moi je venais souvent pour mes grosses courses. C’est un coup de massue.”
Avec ses sept magasins, Cora est la dernière enseigne de distribution active au sein du groupe Louis Delhaize après la vente des Match, Smatch et Delitraiteur à Colruyt et des Louis Delhaize à Delhaize. Carrefour a par ailleurs racheté les activités françaises et roumaines de Cora et Match et E.Leclerc a repris Cora Luxembourg.
Pour l’enseigne Cora, le groupe Louis Delhaize était depuis longtemps à la recherche d’un repreneur, mais sans succès. Fin de l’année dernière, la chaîne avait à nouveau dû faire l’objet d’une injection de capitaux à hauteur de 30 millions d’euros. Les travailleurs vivaient dans l’incertitude depuis des mois.
Début mars, une action de blocage du dépôt avait montré la grande inquiétude des travailleurs. “Nous ne pouvons plus rassurer les travailleurs“, indiquait Myriam Delmée, la présidente du Setca. Ils vivent leur 3e vague de restructuration depuis 2015.”
La quatrième et dernière est en route…
Source : RTBF Actus